mardi 8 mars 2016

La Piscine


ill. JiHyeon Lee
Selon chacun, aller à la piscine est soit une joie soit une épreuve. Et ceci n’est pas forcément lié aux compétences que l’on peut avoir dans l’eau. On peut être un nageur hors pair et avoir la phobie de la foule en maillots, du bruit que cela engendre ou de l’odeur toute particulière du chlore. Je n’évoque même pas l’incroyable densité réelle ou imaginaire des microbes dans les pédiluves…

Dans La Piscine, un garçon, équipé de lunettes et d’un bonnet de bain, se trouve figé devant un bassin où l’eau bleutée est immobile. On ne sait la raison de son hésitation à entrer dans l’eau.
Tout à coup, une vague de baigneurs déferle derrière lui : des nageurs bruyants, exubérants, certains équipés de bouées, d’autres portant un canoë pneumatique. Le garçon s’écarte devant cette foule impatiente qui, sans délai, se jette à l’eau.

ill. JiHyeon Lee

Le garçon, lui, s’assoit sur le rebord du bassin et  trempe ses jambes. Autour de lui, l’agitation est à son comble : des débordements, des cris et des jets d’eau fusent. Finalement, l’enfant plonge, tout au fond du bassin. Au-dessus de lui, une marée de pieds gigote. Sous l’eau, le garçon retrouve son amie et tous deux partent à la découverte de la profondeur de la piscine. Une faune et une flore imaginaire étonnante, loufoque et amicale.

ill. JiHyeon Lee

C’est l’heure de la fermeture. Les agités sortent d’un côté du bassin ; grimaçants, ils semblent  mécontents de quitter le bain. Quant à nos deux enfants, ils respirent la quiétude et affichent un doux sourire aux lèvres, sans doute satisfaits de cette incroyable plongée sous-marine qu’ils viennent de vivre.


La Piscine, un délicat album sans texte, nous rappelle qu’il est possible de plonger dans le rêve n’importe où et à différents moments de la journée. La Piscine nous dit aussi que le rêve est encore plus doux quand il est partagé. 



Ji Hyeon Lee, LaPiscine, Kaléidoscope, 2016 

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