mardi 17 mars 2015

Des enfants poètes et des animaux en poésie

Quand les enfants font de leur quotidien la plus tendre des poésies...
 
Cendrine Genin, J'ai vu, illustration de Rascal

Rose est une enfant contemplative. Elle énumère en peu de mots ce qu’elle aime. Les animaux tiennent le haut de sa liste : le chien noir qui court sur le chemin, le merle au sommet du sapin, le chaton qui joue à cache-cache, sous l’herbe haute, la poule rousse qui s’approche ou les petits pas discrets du hérisson. Rose leur dit qu’elle les aime. « Je t’aime chien noir, Je t’aime petit merle. Je t’aime chaton… »
Rose, elle aime aussi les fleurs rouges des champs ou le caillou tout chaud ramassé sur la plage. Elle aime également son doudou  et sa maison. Mais ceux qu’elle aime tout au fond son cœur, ce sont ses parents.
Je t’ai vu est une magnifique déclaration d’amour d’une enfant au monde qui l’entoure. Le texte joue sur la répétition du je t’aime. Des je t’aime à glisser dans les petites oreilles pour que se répandent autant de déclarations d’amour.

Cendrine Genin, J’aivu, ill. par Rascal, l’école des loisirs, 2014


Eric Chevillard, Les Théories de Suzie,
 illustration de Jean-François Martin

Suzie a réponse à tout. Et du haut de ses quatre ans, elle pose sur le monde un oeil candide et futé. Si elle se pose une question, Suzie n’attend pas l’explication rationnelle d’un plus grand. Si elle se pose une question, Suzie, elle elle invente une solution. Une réponse poétique qu’Eric Chevillard nous raconte dans ce catalogue des mystères résolus par Suzie.
Tout y passe : la faune, la flore, les questions d’astronomie ou de biologie.  Vous vous demandez pourquoi les enfants se décident à naître ? Ou pourquoi les Hommes font-ils la guerre ? Vous confondez le chameau et le dromadaire ? Pour quelles raisons les plumes de l’oie sont imperméables ? Autant de questions existentielles qui seraient dommages d’éluder par un « c’est comme ça »  ou un « j’en sais rien ». Lire les théories de Suzie, c’est écouter la parole franche des enfants, ces réservoirs à idées fabuleuses.
A lire avec les plus jeunes pour démasquer leurs grandes idées sur le monde.

Eric Chevillard, Les Théories de Suzie, ill. par Jean-François Martin, hélium, 2015



Et quand les animaux tissent des poèmes...


Olivier Douzou, Poèmes de terre,
 illustration de Anouk Ricard

Intriguant dès la couverture où une bande de vers de terre roses malabar croque une patate étonnée, Poèmes de terre est une déclinaison de petites pièces  autour du lombric. Formats courts dénonçant le ver de trop, comptines (divertissement) ou poésies versifiées, Olivier Douzou étonne ses lecteurs et charme avec cette variation sur un si petit sujet.
Jeux de mots en tout genre (calembour, rébus et palindrome), le ver se fait aussi linguiste. C’est inventif, amusant et décalé.  Inévitablement on regardera les vers de terre avec plus de lyrisme désormais.
Anouk Ricard, dont on reconnait les décors enfantins,  zoome sur la vie des vers de terre avec couleurs et fantaisie. Dessins, compositions photographiques, gouaches ou pâte à modeler, le ver de terre est mis en vedette. C’est ici la star du potager qui tortille allégrement dans ces pages poétiques. A lire au jardin avec l’arrivée des beaux jours.

Olivier Douzou, Poèmes de terre, ill. Anouk Ricard, Le Rouergue, 2012


La Parole aux animaux,
illustration de Sacha Poliakova

Un recueil de poésies sur les animaux qui reprend les classiques des cahiers d’écoliers avec Claude Roy, Robert Desnos ou Raymond Queneau. On passe du coq d’Aragon au chat de Cocteau, des Hiboux de Baudelaire au Boa d’Andrée Chedid.
Et on s’immerge dans les images délicates de Sacha Poliakova : les colombes quittant le beau palmier virevoltent dans l’air bleu,  le morne rhinocéros à la belle peau bigarrée ou le cuir irisée de l’alligator du Mississippi. Des couleurs qui appellent les caresses.
D’autres titres à collectionner pour les jeunes poètes : collection Enfance en Poésie.

La Parole aux animaux, illustré par Sacha Poliakova, Enfance en poésie, Gallimard jeunesse, 2015

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